Source :
Histoire de Joseph Le Bon et des Tribunaux révolutionnaires d’Arras et de Cambrai, par Auguste-Joseph Paris, Arras 1864, volume 2. page 24.
5 floréal (24 avril 1794). — Un seul acte d’accusation, rédigé par Darthé, amena devant le tribunal Jacques Philippe Laignel (né à Armentières, 62 ans), abbé de Saint-Éloy, député ordinaire des États en 1789 ; Barthélémy-François Laignel (52 ans), religieux de Saint-Vaast ; Jean-Baptiste Wartelle (72 ans), conseiller honoraire au Conseil provincial d’Artois; Ursule-Angélique Wartelle, veuve de M. de Lannoy de Ranguilly (63 ans) ; André-Pierre Bonnelle (71 ans), domestique ;
Adrien-Louis-Joseph Corbeau (58 ans), secrétaire-commis au département. [...]
Adrien Corbeau s’était vu refuser en décembre 1792 un certificat de civisme. Il avait alors fait valoir son activité dans le service de la garde nationale et son ancienneté dans les bureaux ; il avait représenté « qu’il avait sacrifié à la patrie son fils unique ». On lui délivra le certificat demandé ; mais, le 17 mai 1793, les employés du département le dénoncèrent comme ayant tenu des propos inciviques. « Dans un moment d’humeur, sur ce que l’on avait accordé la signature à un autre qu’à lui, il avait dit que dans quinze jours on verrait qui serait le maître. » Adrien Corbeau, renvoyé des bureaux, était prisonnier à l’Abbatiale depuis le 29 septembre. [...]
Joseph Le Bon, dans son arrêté de renvoi à l’accusateur public, trouva tout simple de leur adjoindre l’abbé de Saint-Eloy, « accusé d’avoir conservé, disséminé des écrits fanatiques et royalistes », et Corbeau, prévenu « d’avoir envoyé chaque jour aux deux Laignel des écrits contre-révolutionnaires et fanatiques copiés de sa main, et d’avoir, par discours et par actes, outragé et persécuté les patriotes ». [...]
Au moment du départ, dit un des détenus de l’Hôtel-Dieu, Corbeau vint dans les greniers, se jeta dans nos bras, nous fit ses adieux et se recommanda à notre souvenir. » Cet homme, bien convaincu que vainement il exposerait sa défense, dit à ses juges : « Je sais que vous avez résolu ma mort ; je m’y suis résigné, et n’ai rien à répondre qu’à l’Être-Suprême : plus que vous, il connaît le fond de mon âme ; il vengera ma mort et cette de tous les innocents dont vous avez tramé la perte. »
Aucun des accusés ne fut épargné.
Adrien married Marie Élisabeth Augustine THOMAS on 13 Oct 1766 in Arras, Pas-de-Calais, France. Marie (daughter of Philippe THOMAS and Marie CATEL) was born on 16 Feb 1737 in Arras, Pas-de-Calais, France; died after 1795 in Arras, Pas-de-Calais, France. [Group Sheet] [Family Chart]